Fin du mondeSociété
Le business de la fin du monde connaît un vif succès !
Après le rendez-vous manqué du 21 décembre 2012, le 24 juin 2018 constituerait une nouvelle date butoir pour l’apocalypse. La peur et les angoisses suscitées par les prophéties de fin du monde ne semblent pas décourager les auteurs de ces scénarios. Chaque année traîne ses rumeurs de chaos imminent. En général, les échéances fatidiques passent, et la vie continue son cours normal. Seules les sphères du business se frottent les mains et comptent les recettes. En effet, le marketing apocalyptique favorise une sur-médiatisation de l’évènement qui prend une envergure planétaire. Les entreprises et marchands rivalisent alors d’ingéniosité pour réaliser des bénéfices colossaux. La magie de la communication parvient même à transformer ces dates butoirs en rendez-vous de fêtes et de frénésies dépensières. La fin de l’humanité apparaît désormais comme une vache à lait qui enrichit périodiquement ceux qui savent mieux la vendre. De leur côté, les survivalistes ne désespèrent pas. Ils remplissent leurs caves de vivres et autres prévisions pour survivre à cette catastrophe imminente que nous attendons pourtant depuis des siècles.
Sommaire
Un marketing apocalyptique percutant
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des téléphones de l’apocalypse ;
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des abris pour échapper à la mort ;
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des aliments pour survivre ;
- des matériels pour purifier l’eau ;
- des appareils d’assistance respiratoire, etc.
Certains magasins proposent même des billets aller simple pour l’enfer ! En effet, pendant que certains paniquent du fond de leur appartement, d’autres rivalisent d’adresses pour surfer sur cette peur ambiante afin de s’enrichir. Grâce au marketing apocalyptique, ces businessmen de la fin du monde déclenchent une frénésie dépensière. Plusieurs secteurs d’activité réalisent de très bonnes affaires pendant ces périodes où quelques malins cherchent à convaincre que l’humanité pourrait basculer dans le chaos.
Des médias aux anges !
Ils profitent énormément des « arnaques apocalyptiques ». Bien évidemment, ils animent un maximum d’émissions sur l’évènement. Complices conscients ou involontaires, ils parviennent à captiver l’attention des populations sur cette manifestation qui aurait pu passer inaperçue sans un déballage médiatique. Rapidement, les médias contribuent à installer un doute dans l’esprit du grand public avec une succession d’experts dont le seul objectif consiste à convaincre les incrédules d’une fin probable et imminente. Ces périodes d’incertitudes et de peur ambiante profitent aussi aux médias qui enregistrent d’énormes contrats publicitaires. Ils demeurent le canal privilégié du marketing apocalyptique. En 2012, Skyfy, « la chaîne de la fin du monde », avait même ouvert ses portes. Ceci dénote du rôle considérable assumé par les médias dans la persistance de ce phénomène et de sa réussite commerciale. Grâce aux médias, la fin du monde figure désormais parmi les rendez-vous récurrents qui ébranlent périodiquement le monde. Ceci contribue au plein essor du business de la survie.
Une économie de survie en plein essor
Si la grande majorité de la population accompagne les spots annonciateurs de la fin du monde d’un sourire dubitatif, de nombreuses autres personnes prennent la menace très au sérieux. En conséquence, ils se préparent pour échapper au cataclysme prévu. La course aux kits de survie rapporte des milliards aux entreprises qui ne tarissent pas d’innovations avec des propositions parfois hilarantes. Ainsi, vous pouvez acheter un kit de survie constitué de plats lyophilisés que vous conservez à souhait pendant 20 ans, de réchaud à gaz et d’eau potable. En 2012, comme pour défier le chaos, une société présentait un déodorant pour attirer les femmes après la « fin du monde » tandis qu’une autre structure offrait le « kit de l’apocalypse » composé de nourritures, médicaments, bouteilles de vodka ou de téquila. Pour inciter au voyage, une compagnie aérienne proposait des billets-retour gratuits après le cataclysme. Un « pack éternité » reste disponible pour mettre sa bibliographie en sécurité à l’abri de l’apocalypse. Certains survivalistes demeurent même vigilants après le jour J et continuent à accumuler des vivres et autres kits de survie pour parer à toute éventualité.
L’immobilier de survie en plein développement
L’imminence de la fin du monde peut faire flamber les prix de l’immobilier dans certaines localités, notamment celles supposées à l’abri de l’apocalypse. Ainsi, en 2012, les prix de loyer ont atteint des niveaux incroyables au pic de Bugarach à l’approche de la fatidique date du 21 décembre 2012. Aux États-Unis, un riche promoteur a construit un immeuble au cœur d’un silo à missiles. Vous pouvez donc acquérir l’un des 14 étages de cette gigantesque structure pour deux millions de dollars pièce. Les moins fortunés peuvent opter pour des abris en béton armé de 8m2 capables d’accueillir jusqu’à six personnes en cas d’apocalypse. L’immobilier profite donc également du phénomène de fin du monde avec une véritable fortune dépensée dans l’acquisition d’abri de survie.
Une recrudescence des œuvres et activités culturelles
Ces deux domaines jouissent aussi de la manne de l’apocalypse. En effet, à l’approche de chacun de ces évènements, une multitude d’ouvrages plus ou moins sérieux apparaissent sur ce thème. En 2012, plusieurs titres figuraient dans les librairies : « La fin du monde : 21 décembre 2012 », « Se préparer pour 2012 », « 2012, scénarios pour une fin du monde », « 2012 : la fin du monde n’aura pas lieu », etc. Les auteurs de ces ouvrages se frottent souvent les mains à l’approche de la date prévue pour l’évènement. Leurs œuvres se vendent comme de petits pains, même si le contenu peut parfois se révéler creux comme la majorité des débats autour de la fin du monde. L’univers cinématographique apporte également de son savoir-faire pour pigmenter l’apocalypse. Plusieurs réalisateurs mettent en scène de célèbres acteurs avec différents scénarios du cataclysme attendu. En 2012, le film de Roland Emmerich a connu un énorme succès avec une recette estimée à 770 millions de dollars. Même les musées participent aux grand-messes de la fin du monde. Ils accumulent des gains avec l’organisation des séminaires, des expositions et autres manifestations à caractère culturel.
Un boom touristique temporel
Le tourisme profite parfois aussi du phénomène. En effet, certaines théories de l’apocalypse identifient également les localités épargnées par la fin du monde. Nul ne sait par quelle alchimie, mais des noms d’endroits supposés sûrs circulent. Bien évidemment, ces villes ou villages enregistrent une explosion de visites à l’approche de l’évènement. Ainsi, en 2012, lors de la fin du monde prévue selon le calendrier maya, le Mexique, berceau de la civilisation maya, a enregistré un pic touristique hors du commun avec des hôtels pleins à craquer. Le pic de Bugarach, déclaré « la ville de la survie » par quelques malins, a aussi connu un regain d’intérêt international avec une prise d’assaut par les touristes et les journalistes. Une nouvelle fin de monde s’annonce pour le 14 juin de cette année ; nul ne maitrise encore les villes ou pays épargnés. Mais, profitez-en pour enclencher la procédure d’obtention de votre ESTA USA ! La survie se jouera peut-être du côté des États-Unis en juin prochain !